// Mille vies » Cécité
Ville de Montréal

boomerang

Bibliothèques publiques de Montréal

Mille Vies

Cécité

Retour à l'épisode

Le 19e siècle est un siècle de transition conduisant à l’urbanisation et à l’aménagement des villes, à l’implantation d’une économie basée sur l’industrialisation et à une croissance phénoménale des moyens de transport. Tous ces changements ont apporté leurs lots de bienfaits et de difficultés. L’un des plus catastrophiques résultats de ces transformations sociales s’est répercuté dans la vie quotidienne des moins bien nantis. Les conditions de vie dans les nouvelles villes sont pitoyables. Les autorités ne parviennent pas à répondre aux exigences sanitaires d’une population en pleine expansion sur un territoire restreint. À l’époque du roman, en 20 ans, entre 1841 et 1861, la population montréalaise double passant de 40 356 personnes à 90 303.

Les mauvaises conditions de salubrité associées à des carences alimentaires et à certaines maladies étaient et sont encore une des causes de la cécité infantile. Il n’était pas rare que des maladies, telles que la variole ou une simple infection aux yeux, comme les conjonctivites, soient directement liées à la perte de la vue.

À l’époque où Dillon devient aveugle, il n’existe pas d’institution dédiée aux personnes ayant ce handicap à Montréal. Les aveugles sont pour la plupart voués à une vie misérable puisque considérés comme inaptes au travail. Ils vivent de mendicité lorsqu’ils parviennent à obtenir un permis pour tendre la main. Sinon, ils errent dans la ville, choquent les notables et seront bientôt considérés comme des délinquants à contrôler. Certaines maisons tenues par des religieuses les accueillent parmi le lot de pauvres, de vieillards, d’orphelins, de malades et d’«âmes en peine».

Ce n’est qu’en 1861 que l’Institut Nazareth de Montréal est fondé par les Sœurs grises qui en prennent la charge. Cette première école pour aveugles fournit une éducation adaptée et dénoue les nombreux préjugés et les mythes qui entourent la cécité.

L’enseignement qu’on y prodigue est alimenté par l’alphabet des aveugles inventé par Louis Braille à l’âge de 16 ans. En 1837, il publie Procédé pour écrire les paroles, la musique et le plain-chant au moyen de points à l’usage des aveugles et disposés par eux. L’alphabet Braille s’imposera en France à partir de 1854 et traversera l’Atlantique. Son œuvre marquera la vie de milliers de personnes atteintes de cécité à travers le monde jusqu’à aujourd’hui.

Sur la table de chevet de l’auteur

Les instituts Nazareth et Louis-Braille, 1861-2001 : une histoire de coeur et de vision

Livres


Les instituts Nazareth et Louis-Braille, 1861-2001 : une histoire de coeur et de vision

Susanne Commend.
Sillery : Septentrion, c2001.


Louis Braille [ensemble multi-supports] : le génie au bout des doigts

C. Michael Mellor ; traduit de l’anglais (américain) par Claire Mulkai.
Paris : Éditions du Patrimoine, Centre des monuments nationaux, c2008.


Mieux vivre avec– une malvoyance : guide à l’usage des déficients visuels et de leurs proches

Astrid Charlery.
Boucherville : A. Franel, [2003].

Sites Web

Le système braille – INCA


Comment aider lorsque vous rencontrez une personne ayant une déficience visuelle?

La Magnétothèque – Émissions