Institut canadien de Montréal
Au milieu des années 1840, la majorité de la population montréalaise est anglophone. Le modèle anglo-saxon des écoles et des bibliothèques tend vers un développement public et séculier. Le clergé catholique a une toute autre perspective. Les écoles et les bibliothèques sont des institutions dédiées à la préservation et à la propagation de la foi catholique et de ses institutions.
Le 19e siècle est décisif dans l’évolution des réseaux de bibliothèques francophones et anglophones. En 1828, une première bibliothèque des Mechanics’ Institutes ouvre ses portes à Montréal. En 1840, la Mercantile Library Association of Montreal est fondée par des marchands anglophones. Ces institutions prônent des valeurs libérales et séculières. Elles sont fondées sur la nécessité de l’apprentissage et de la formation. La pluralité des connaissances y est perçue comme fonction vitale du progrès.
C’est dans ce contexte libéral qu’est fondé l’Institut canadien en 1844 principalement dédié aux Francophones montréalais.
« Attendu que plusieurs personnes de différentes classes, âges et professions, résidant dans la cité de Montréal et ailleurs, ont formé une société littéraire et d’arts et de métiers, dans la dite cité, sous le nom de Institut-Canadien aux fins de fonder une bibliothèques et une salle de lecture, et d’organiser un mode d’instruction mutuelle et publique, au moyen de lectures et de cours;
Attendu que les personnes ci-après nommées, officiers de la dite association ou membres d’icelle, ont exposé à la législature, par leur pétition, que la dite association a été originairement fondée en l’année mil huit cent quarante-quatre, dans la vue de procurer à ses membres et de répandre, au dehors, l’instruction dans les différentes branches des sciences, des arts et des connaissances utiles, nécessaires ou avantageuses dans les différents états de vie; et que le nombre de pétitionnaires s’élève déjà à plus de cinq cents, que la dite association possède une bibliothèque de deux mille volumes et une chambre de lecture abondamment pourvue de journaux et publications périodiques, et que l’incorporation des membres de la dite association assurerait et augmenterait les avantages qui en résultent pour eux et le public (…).
(…)
Article 2. L’Institut-Canadien a pour but de propager et de développer l’amour des sciences, des arts et de la littérature. »
— Extrait de l’Acte pour incorporer l’Institut canadien
(sanctionné le 14 juin 1853)
Sur la table de chevet de l’auteur
L’Encyclopédie Diderot et d’Alembert
Livres
présentation et notes par Adrien Thério.
Montréal : XYZ éditeur, c2002.
Joseph Guibord : victime expiatoire de l’évêque Bourget : l’Institut canadien et l’affaire Guibord revisités
Adrien Thério.
Montréal : XYZ, 2000.
Petit bréviaire des vices de notre clergé
Louis-Antoine Dessaulles.
Notre-Dame-des-Neiges : Éditions Trois-Pistoles, 2004.
Sites Web
BAnQ – À rayons ouverts, no 80 (été 2009) – Dossier : La liberté de lire, d’hier à aujourd’hui
Institut canadien – L’Encyclopédie canadienne
Notre mémoire en ligne – Catalogue de la bibliothèque de l’Institut-canadien, février 1852