Cowboys et conquête de l’Ouest
Génocide : Destruction méthodique d’un groupe ethnique.
Ethnocide : Destruction de la civilisation d’un groupe ethnique par un autre groupe plus puissant.
(Le Grand Robert)
La nuance entre le génocide et l’ethnocide est mince. Certains diront qu’il s’agit d’une différence insignifiante, d’autres d’une distinction capitale. Elle tiendrait dans la volonté systématique et organisée d’un pouvoir d’en détruire un autre. Faut-il parler de génocide ou d’ethnocide lorsque des couvertures imprégnées de bactéries mortelles pour les Amérindiens leur sont volontairement et systématiquement données par les Européens?
Confinées entre l’Atlantique et les Appalaches, confrontées aux exigences de leurs progressions démographique et économique, les treize premières colonies américaines amorcent une première marche vers l’Ouest en traversant les montagnes. De l’autre côté, sur le territoire qui s’étend, les Français y sont légèrement établis, mais les Amérindiens le parcourent depuis des siècles. Le choc est mineur. Les Français y sont délogés facilement et les Amérindiens repoussés.
L’année 1845 marque une date décisive dans la conquête de l’Ouest. D’abord colonie espagnole, puis territoire mexicain, le Texas obtient son indépendance puis se rattache aux États-Unis en 1845. Naît alors l’idée du « Destin manifeste » qui marquera toute l’histoire et la culture américaine. Ce destin est celui qui donne aux États-Unis non seulement le devoir, mais la légitimité divine d’implanter ses institutions jugées supérieures sur l’ensemble du territoire et jusqu’au Pacifique. Cette idée devient le fer de lance de la conquête de l’Ouest et de l’expansion américaine. Dès lors, se poursuivra une implacable progression vers l’ouest.
Officiellement, les États-Unis n’ont jamais déclaré la guerre aux Amérindiens. Cependant, tout le 19e siècle, le siècle de la conquête de l’Ouest est marqué par de sanglants combats et des massacres de part et d’autre. Aucune guerre déclarée, mais une guerre perpétuelle, sanglante et impitoyable au cours de laquelle, comme le mentionne Howard Zinn dans son Histoire populaire des États-Unis. De 1492 à nos jours, les États-Unis ont violé chacun des 400 traités qu’ils ont signés avec les Amérindiens.
Quelle que soit l’ampleur de la conquête d’un territoire, elle ne se fait jamais sans frictions. Il est en de même dans la nature. Une fourmilière en pleine expansion aura tôt fait de déloger ses voisins sans préavis. Une variété d’arbres supplantera une autre sans laisser survivre un seul individu. Des mammifères se reproduiront au point de détruire leur propre environnement et de courir à leur perte… Et l’humain? Finalement, la vraie question ne serait-elle pas de savoir si l’humain n’est qu’une bête?
Si vous croyez qu’un pays, un peuple, une langue, une culture ou une civilisation ne peut pas disparaître : ouvrez vite un livre d’histoire…
Sur la table de chevet de l’auteur
Livres et DVD
La conquête de l’Ouest : Indiens, pionniers, colons, cow-boys : leur véritable aventure
William C. Davis ; [traduction-adaptation, Philippe Sabathé].
Paris : Solar, c1993.
La vie des pionniers au temps de la conquête de l’Ouest
Philippe Jacquin.
[Paris] : Larousse, 2002.
Go West! : histoire de l’Ouest américain d’hier à aujourd’hui
Philippe Jacquin, Daniel Royot.
Paris : Flammarion, 2004, c2002.
Il était une fois dans l’Ouest = Once upon a time in the West
réalisation, Sergio Leone ; scénario, Sergio Leone, Sergio Donati.
Hollywood, Calif. : Paramount Home Entertainment, c2003.
[texte de Jean-Michel] Charlier ; [illustrations de Jean] Giraud.
Paris : Dargaud, 1993.
Sites Web
La conquête de l’Ouest aux USA
La conquête de l’ouest: l’expansion des États-Unis
Histoire des États-Unis – Les pistes vers l’Ouest
La mythologie de l’Ouest dans l’art américain – Musée des beaux-arts de Rennes