Frederick Douglass et les récits d’esclavage
« Toute l’histoire des progrès de la liberté humaine démontre que chacune des concessions qui ont été faites à ses nobles revendications a été conquise de haute lutte. Là où il n’y a pas de lutte, il n’y a pas de progrès. Ceux qui professent vouloir la liberté, mais refusent l’activisme sont des gens qui veulent la récolte sans le labour de la terre, la pluie sans le tonnerre et les éclairs : ils voudraient l’océan, mais sans le terrible grondement de toutes ses eaux. »
West India Emancipation Speech, mai 1857
Peu connue et pourtant exceptionnelle, telle est la vie de Frederick Douglass, un homme dont la persévérance, le courage, l’intelligence, l’humanité et l’engagement devraient servir d’inspiration dans toutes les écoles du monde.
Frederick Douglass nait en 1818 sur une immense plantation du Maryland. Il est l’un des 500 esclaves qui y habitent. Il est soustrait aux soins de sa mère qu’il ne verra que quelques fois. Les planteurs savaient que le lien qui pouvait unir une mère et son enfant pouvait être une entrave à leur autorité et certainement aux lois du marché.
Alors qu’il encore très jeune, l’épouse d’un de ses propriétaires pose un geste qui transformera sa vie : elle lui apprend les rudiments de la lecture. Elle est ramenée à l’ordre par son mari et cesse son apprentissage. Mais il est trop tard, à douze ans, Douglass a compris à quel point la lecture lui permet d’accéder aux connaissances nécessaires pour se libérer de ses entraves. Malgré les interdictions, il développe ses habiletés de lecture.
Il s’évade une première fois, est repris, battu, fouetté et emprisonné. La seconde fois est la bonne. En 1838, il s’échappe et parvient à rejoindre New York. En 1845, il publie une première biographie, Mémoires d’un esclave, dans laquelle il livre comme preuve de la réalité de ses dires, les noms véritables de ses propriétaires. Ce livre lui permet d’obtenir une certaine notoriété, mais elle met sa vie en danger. Orateur hors pair, écrivain, érudit, il est conduit à Londres où il s’engage dans une tournée de conférences dénonçant l’esclavage américain. En 1846, ses amis parviennent à ramasser les 1250 $ nécessaires pour l’achat de sa liberté à son ancien maître.
Frederick Douglass est de toutes les causes abolitionnistes. À la fin de la guerre civile américaine, 4 millions d’esclaves sont libérés. Convaincu que l’éducation est une clé pour le progrès de ses semblables, il poursuit la lutte pour des législations justes et équitables. Il devient le conseiller de plusieurs présidents, hommes d’affaires et intellectuels et reconnut comme une personnalité marquante de son époque. Toute sa vie est dédiée au combat pour l’égalité de tous : noirs, femmes, indigènes et immigrés.
Livres
Frederick Douglass ; traduction, notes et introduction de Normand Baillargeon et Chantal Santerre.
Montréal : Lux, 2007, c2006.
Lawrence Hill.
Lachine : Pleine lune, 2011.
Incidents dans la vie d’une jeune esclave
Harriet A. Jacobs ; traduit de l’américain par Monique Benesvy.
[Paris] : V. Hamy, c1992.
L’ultime traversée vers la liberté
Virginia Frances Schwartz ; texte français de Martine Faubert.
Toronto : Scholastic, c2011.
Du désespoir à la liberté : Julia May Jackson, sur le chemin de fer clandestin
Karleen Bradford ; texte français de Martine Faubert.
Toronto : Scholastic, c2010.
Sites Web
Frederick Douglass National Historic Site (en anglais)
Documenting the American South – North American Slave Narratives (en anglais)
Born in Slavery – Slave narratives from the Federal Writer’s Project, 1936-1938 (en anglais)