Révoltes et répressions
Nat Turner, Dret Scott et les autres
L’attaque de John Brown à Harpers Ferry est une des plus célèbres manifestations armées contre les tenants de l’esclavage, mais elle n’est pas la seule. Des révoltes ont lieu dans plusieurs pays et renversent ou déstabilisent le pouvoir des grands planteurs. Il en est de même aux États-Unis.
En 1831, Nat Turner, un esclave de Virginie, lettré et mystique, prend la tête d’un groupe de près de 70 révoltés. Durant deux jours, ils font régner la terreur dans les plantations qu’ils mettent à feu et à sang en tuant 55 Blancs, hommes, femmes et enfants. Les planteurs du sud sont bien armés pour répondre à ces possibles débordements. Le 11 novembre, Nat Turner est pendu et son corps mutilé. Suite à cette révolte, une répression s’exerce auprès des populations noires libres et soumises à l’esclavage. De nombreuses personnes sont pourchassées, jugées et condamnés à tort et à raison pour avoir participé à l’entreprise de Nat Turner.
Durant 11 ans, l’affaire Dred Scott défraie la nouvelle et fait grimper les tensions entre le Nord et le Sud des États-Unis. Dred Scott est un esclave né dans une plantation de Virginie. Vers 1830, il est vendu au Dr. John Emerson, un médecin militaire. Durant plus de cinq ans, il sert son maître dans l’état de l’Illinois, un état non-esclavagiste.
À la mort d’Emerson, sa veuve refuse d’accorder la liberté à Scott, son épouse et ses enfants. Scott, convaincu d’être en droit de réclamer sa liberté après cinq années passées dans un territoire libre, amène sa cause devant les tribunaux. La jurisprudence lui est favorable. Des causes semblables ont déjà conduit à la libération d’esclaves. Mais les temps ont changé. La rivalité entre le nord et le sud se fait sentir jusque dans les cours fédérales. Les états esclavagistes influencent les décisions politiques et modifient des lois fédérales, comme la loi des Esclaves fugitifs de 1850, pour les rendre de plus en plus répressives.
En 1857, l’affaire Dred Scott est non seulement débouté en Cour suprême, mais le jugement a une portée plus grande. Le président de la cour déclare qu’un esclave noir n’est pas citoyen américain et n’a donc pas le droit d’intenter des poursuites dans les tribunaux fédéraux. Les esclaves, selon lui, n’ont «aucun droit qu’un Blanc fût tenu de respecter.»
L’affaire a des répercussions jusque dans la campagne électorale dans laquelle Abraham Lincoln brigue l’investiture de la présidence des États-Unis contre le sénateur Douglas favorable à l’arrêt Dred Scott. Lincoln compare alors les États-Unis à une «maison désunie» qui devra se réunifier pour survivre.
Livres et DVD
William Styron ; trad. de l’anglais par Maurice-Edgar Coindreau.
[Paris] : Gallimard, 1982, c1969.
Steven Spielberg.
Universal City, CA : DreamWorks, c2004.
Alexandre Dumas ; préface de Calixthe Beyala.
Paris : Edition no 1, 1998.
Toussaint-Louverture : biographie
Madison Smartt Bell ; traduite de l’américain par Pierre Girard.
Arles : Actes Sud, c2007.
Sites Web
Seeing is believing : The Handicam Revolution – The Rodney King trials (en anglais)
RFI – France – Émeutes dans les banlieues
Louis Riel, défenseur du peuple métis – Les archives de Radio-Canada